Olivier PARENT

RÉDACTION : SPACE’IBLES 2017 | L’ESPACE N’EST-IL QU’UNE COLONIE ECONOMIQUE DE LA TERRE ?

Cet article rend compte de l’un des thèmes issu des travaux de Space’ibles pour l’année 2017, l’Observatoire de Prospective Spatiale, à initiative du CNES. Avec les trois autres articles qui portent eux aussi la mention « Space’ibles 2017 », ils forment le rapport d’activité de la première année d’existence de l’observatoire, présenté en convention, à Lyon, les 7 et 8 novembre. Ces quatre articles ne sont pas des prises de position définitives mais des appels au dialogue, documents « martyres » sur lesquels construire les prochaines réflexions.

Afin de mesurer, modéliser l’économie de l’Espace, il a fallu que les activités des humains dans ces nouvelles contrées sortent de la période des premières urbanisations, que suffisamment de matériels divers et variés, mais indispensables à la pérennisation de la présence de l’humanité dans l’Espace, aient été arrachés au sol terrestre et trouvent, en orbite, les infrastructures qui en permettent l’utilisation optimale. On peut raisonnablement situer cette bascule au cours des années quarante.

En économie, la problématique est universelle : pour pouvoir parler d’une économie, d’une relation commerciale entre un environnement et un autre, il faut qu’il puisse y avoir des échanges monétisables, mesurables entre ces deux environnements. Si un des deux environnements a investi dans le deuxième, il faut surtout que le deuxième produise des denrées qui justifient l’investissement qu’il représente pour le premier. Un exemple de cette relation fut celle qui unit la Grande-Bretagne à ses colonies du nouveau monde, principalement les états de la côte Est des futurs États Unis d’Amériques. Relation jugée inéquitable, du point de vue des colons, puisqu’elle a abouti à l’Indépendance, à la fin du XVIIIe siècle.

Donc, plus que jamais, pour qu’il y ai économie de l’Espace, il faut que les infrastructures humaines outre-Terre continuent à justifier leurs existences par les produits qui retourneront sur la Planète Bleue, pour un bénéfice commun. Un autre moyen d’obtenir le retour sur investissement que le plancher des vaches attend fut, pour les infrastructures en orbites autour de la Terre, de monétiser leurs services portuaires au profit de la Lune et de Mars et de l’industrie du space mining, créant, de fait, de nouveaux cercles d’économies dépendantes les unes des autres, la Terre se trouvant au centre de ces cercles concentriques d’influence économique.

Au début du XXIe siècle, un film avait résolu le problème de l’économie de l’Espace en créant un minerai qui, à lui seul, justifiait les investissements de la conquête spatiale. Ce minerais miraculeux annulait les effets de la gravité… et son nom indiquait clairement le tour de passe-passe réalisé par le créateur du film Avatar, pour rendre l’intrigue de son film cohérente. Le minerai s’appelait l’unobtainium que l’on peut traduire par « qui ne peut être obtenu » (un-obtain-ium).

La suite sur FuturHebdo : 20/11/2067 : L’espace n’est-il qu’une colonie économique de la Terre ? | SPACE’IBLES 2017

Lien vers le pdf du magazine « numéro spécial Space’ibles » de FuturHebdoproduit par le Comptoir Prospectivite.fr avec l’ensemble des articles produits à l’occasion de l’inauguration de Space’ibles, l’Observatoire de la Prospective Spatiale, à l’initiative du CNES.

CONFERENCE A SCIENCE PO. : CONQUETE DE L’ESPACE ET SEXUALITE

Le 17 novembre 2017, Olivier Parent a été invité à venir donner une conférence devant des élèves de Sciences Po. Paris, à l’invitation de Daniel Kaplan : Coloniser l’espace en mettant l’humain au centre de l’équation, donc en parlant de sexualité et de reproduction outre-Terre…

Murielle Lafaye et Tania Lasisz ont apporté d’autres éclairage du point vue du CNES pour la première et autour du projet Moon Village pour la seconde.

LES ENTRETIENS DE FUTURHEBDO #03 : RIEL MILLER, RESPONSABLES DES LABORATOIRES DE CONNAISSANCE EN LITTERATIE DU FUTUR -— UNESCO

Toujours dans le renouvellement de l’exploration du présent, à la lumière d’avenirs multiples, FuturHebdo propose une série d’interviews de personnalités qui, chacune dans leur domaine, sont à la jonction de la société du savoir, de la recherche, et du grand public. Chacune de ses personnalités nous propose sa vision de la place des sciences dans nos sociétés modernes, de la vulgarisation, de la prospective, cette interrogation du présent par le futur…

Tous les interviews seront construits selon la même structure afin de permettre une lecture comparée de ces interviews, entre eux, d’en faire une lecture synoptique.
Aujourd’hui : Riel Miller, Responsable des Laboratoires de Connaissances en Littératie du Futur — UNESCO



Olivier Parent (FuturHebdo) : Bonjour, Pouvez vous nous dire où nous sommes et vous présenter en quelques mots ? Quelles sont vos activités dans les domaines des sciences, de la recherche, de l’éducation ?


Riel Miller (UNESCO) : Moi, je m’occupe principalement de fabriquer des processus pour réflechir, pour imaginer l’avenir dans les domaines des sciences, des technologies… mais également dans tout autres domaines tels que le social, la gouvernance… Moi, je suis quelqu’un qui travaille principalement dans le “comment faire, comment penser le futur”. On est à l’UNESCO, au siège de UNESCO. Moi je travaille dans le secteur qui s’appelle sciences humaines et sociales, qui est une des 5 unités — éducation, science, culture et informations — qui sont les 5 secteurs de UNESCO.


OP : A votre sens la relation entre le savoir érudit scientifique et le savoir populaire est elle en train d’évoluer ?

RM : Absolument, je pense qu’on est principalement à un moment dans l‘histoire humaine où notre rapport aux connaissances et au savoir est en train de changer. Côté production et création, et côté utilisation et demandes. Ça veut dire qu’on est en train d’assister à une refondation de notre rapport avec la réalité qui passe à travers nos réflexions et nos connaissances. On est une espèce qui a ce filtre, que sont nos idées, et qui structure notre façon d’être et tout ça pour des raisons scientifiques mais aussi pour des raisons liées à notre capacité d’emmener nos outils, qui sont en symbiose avec les humains depuis toujours, vers une autre plaine d’opportunités…

RÉDACTION : SPACE’IBLES 2017 | LES ENJEUX REGLEMENTAIRES DU DEVELOPPEMENT HUMAIN OUTRE_TERRE

Cet article rend compte de l’un des thèmes issu des travaux de Space’ibles pour l’année 2017, l’Observatoire de Prospective Spatiale, à initiative du CNES. Avec les trois autres articles qui portent eux aussi la mention « Space’ibles 2017 », ils forment le rapport d’activité de la première année d’existence de l’observatoire, présenté en convention, à Lyon, les 7 et 8 novembre. Ces quatre articles ne sont pas des prises de position définitives mais des appels au dialogue, documents « martyres » sur lesquels construire les prochaines réflexions.

L’année 2067 marque le centenaire de la signature de l’accord international dit «Traité de l’Espace» qui instituait, qui fondait, dès janvier 1967, à l’ONU, ce qui allait devenir le droit de l’Espace, bien que, aujourd’hui, ce Droit de l’Espace, toujours en cours de rédaction, se révèle bien plus complexe à formaliser que les quelques principes fondateurs.

A l’origine, ils étaient au nombre de dix (car, l’un d’eux, le sixième, était en deux volets. Voir ces Principes en annexe) La structure de ces principes faisait que l’un découlait plus ou moins systématiquement d’un autre : le principe de la liberté d’exploration et d’utilisation incluait de fait le principe de non appropriation. De même, le principe de la conformité au droit international incluait celui de l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques… et ainsi de suite…

En tout cas, ce droit implicite et centenaire, aujourd’hui désuet, instituait le statut des entreprises commerciales qui demeuraient sous la tutelle des états, ceux-ci ayant le devoir de surveillance continue des activités de leurs ressortissants, que l’on parle de personnes physiques ou morales. Mais, avant même les premiers élans hors de l’atmosphère terrestre, prémices de notre quotidien spatial, ce principe s’avéra un frein majeur au développement des activités commerciales vers et au sein des espaces extra-atmosphériques, pour reprendre le vocabulaire de 1967.

Au début du XXe siècle et sous la pression des investisseurs privés qui s’organisaient déjà en consortium, des lobbies se constituèrent. Et, à compter des années 20, on les vit entrer en action pour, dans l’ombre des couloirs des Nations Unis, influer sur les résolutions que les nations s’apprêtaient à adopter pour permettre le développement des activités non-gouvernementales dans l’espace. La régulation par résolution, un passage obligé mais temporaire, allait sous peu laisser la place au temps de la rédaction d’un Droit de l’Espace, en adéquation avec la réalité de l’époque. La première de ces résolutions fût, on pouvait s’y attendre, d’instituer l’ONU comme seule organisme juridictionnel compétent pour traiter et réguler les activités outre-Terre.

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RÉDACTION : SPACE’IBLES 2017 | LA CONQUETE SPATIALE SE POSE-T-ELLE ENCORE DES QUESTIONS EXISTENTIELLES ?

Cet article rend compte de l’un des thèmes issu des travaux de Space’ibles pour l’année 2017, l’Observatoire de Prospective Spatiale, à initiative du CNES. Avec les trois autres articles qui portent eux aussi la mention « Space’ibles 2017 », ils forment le rapport d’activité de la première année d’existence de l’observatoire, présenté en convention, à Lyon, les 7 et 8 novembre. Ces quatre articles ne sont pas des prises de position définitives mais des appels au dialogue, documents « martyres » sur lesquels construire les prochaines réflexions.

La deuxième moitié de notre vingt-et-unième siècle est désormais bien entamée et plus personne ne s’interroge sur la pertinence de la présence de l’homme dans l’espace. On pourrait même dire que l’humanité est entrée dans une nouvelle phase de cette conquête des espaces infinis outre-Terre.

Après l’élan initial des pionniers de l’espace… après l’âge d’or des lanceurs «publics» (qui emportèrent en orbite de la Terre toute une myriade de satellites de communication et d’observation)… après celui des entrepreneurs privés (qui redistribuèrent les cartes des prémices de l’industrialisation des produits et services tels que nous les connaissons, renouvelant par là-même les destinations couramment admises, avec les premiers voyages vers Mars et surtout le retour tant attendu des humains sur la Lune)… après l’âge d’or des premières urbanisations (qui firent vite de la station ISS une grotte quasi paléolithique)… désormais, le temps d’une forme de normalisation des activité humaines outre-Terre est venu.

En effet, aujourd’hui , les infrastructures spatiales se rapprochent d’un stade d’équilibre industriel : suffisamment de ressources humaines, matérielles et technologiques ont été arrachées à la gravité terrestre. Et, les matières premières — produits d’une autre dimension de la conquête spatiale : le space mining, via Mars pour certains minerais utiles, eux aussi, pour les implantations humaines sur la Planète Rouge — proviennent désormais de l’espace lui-même. Principalement de la ceinture d’astéroïdes, pour être plus précis. Tant et si bien que les échanges commerciaux entre l’espace et la surface de la Terre sont appelées à croître, avec leurs lots de produits originaux et devenus indispensables pour le marché n’y a pas naturellement accès !

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Liens vers les trois autres articles :
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Lien vers le pdf du magazine « numéro spécial Space’ibles » de FuturHebdo produit par le Comptoir Prospectivite.fr avec l’ensemble des articles produits à l’occasion de l’inauguration de Space’ibles, l’Observatoire de la Prospective Spatiale, à l’initiative du CNES.

CONSULTING : INAUGURATION DE SPACE’IBLES, L’OBSERVATOIRE DE PROSPECTIVE SPATIALE, INITIATIVE DU CNES

Les 7 et 8 novembre 2017 : Convention d’inauguration de SPACE’IBLES, l’Observatoire de Prospective Spatiale, à l’initiative du CNES, avec :
Aerospace Valley, Agrial, AIRBUS, ALLIANZ, Ariane Group, AXA, CEA, CGDD/DDD3, Climate City, CNAM, CNES, C-S, CSTB, Ericsson, FRS, Futuribles, GIFAS, Métropole du Grand Lyon, Imaginizing the Future, IRSTEA, Le Comptoir Prospectiviste, MACIF, JP. Madier, MEDES, Ministère de la Défense Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, New Areva, OCDE, ONERA, ORANGE, Pôle Astech, Pôle Mer Bretagne, RTE France, Safe Cluster, TBS – Université de Toulouse, Thales Alénia Space, TMCFTN




Les article présentés dans ce journal rendent compte d’un des thèmes issu des travaux de Space’ibles, l’Observatoire de Prospective Spatiale. Ces quatre articles forment le rapport d’activité de la première année d’existence de l’observatoire, initiative du CNES. Ces quarte articles ne sont pas des prises de position définitives mais des appels au dialogue, documents « martyres » sur lesquels construire les prochaines réflexions.

LES ENTRETIENS DE FUTURHEBDO #02 : GILLES BABINET

Toujours dans le renouvellement de l’exploration du présent, à la lumière d’avenirs multiples, FuturHebdo propose une série d’interviews de personnalités qui, chacune dans leur domaine, sont à la jonction de la société du savoir, de la recherche, et du grand public. Chacune de ses personnalités nous propose sa vision de la place des sciences dans nos sociétés modernes, de la vulgarisation, de la prospective, cette interrogation du présent par le futur…

Tous les interviews seront construits selon la même structure afin de permettre une lecture comparée de ces interviews, entre eux, d’en faire une lecture synoptique.
Aujoud’hui : Gilles Babinet, Digital Champion de la France auprès de l’UE
Olivier Parent (FuturHebdo) : Bonjour, Pouvez vous nous dire où nous sommes et vous présenter en quelques mots ? Quelles sont vos activités dans les domaines des sciences ?
Gille Babinet : C’est un sujet qui me passionne depuis toujours car c’est au cœur de la révolution… le capital humain, et donc je m’intéresse à la foi à ce que sont les pédagogies pour le jeune âge, l’école primaire en particulier et en même temps à l’enseignement supérieure et les formations professionnelles. Et, d’une façon plus générale : comment est ce qu’on apprend à innover, comment on apprend travailler dans des logiques de rupture car c’est passionnant. 
Donc dans ce cadre, j’ai plusieurs activités : je suis au conseil d’administration d’une start up qui fait des mooks. Je suis très impliqué dans l’institut Montaigne. On vient de publier un rapport sur l’enseignement supérieur et numérique, et puis c’est un sujet que j’aborde dans mes livres et conférences.

CONFERENCE : LES UTOPIALES, DU 1ER AU 6 NOVEMBRE 2017, NANTES

Olivier sera aux Utopiales 2017, à Nantes.
Voici la liste de ses participations :
Samedi 4 novembre :  9h00 || Scène Hetzel
Time war
Imaginons les guerres du futur. Les ordinateurs aux commandes pourraient-ils les rendre ridiculement brèves ? Ou mieux, tels les personnages de Terminator, les soldats du futur ne pourraient-ils se poursuivre dans le temps pour changer chaque fois la face des événements ? Et si le temps jouait un rôle primordial dans la guerre du futur ?
Avec : Bertrand Campéis, Emmanuel Chiva, Laurent Genefort, Denis Bajram, Olivier Parent 
Modération : Sara Doke

Samedi 4 novembre : 13h00 || Scène Hetzel
Le temps des machines et le temps de l’humain
Un jeu amusant : changez l’horloge système de votre ordinateur et contemplez le désastre tout en voyant arriver des messages du futur selon votre ordinateur. (En fait, non, surtout ne le faites pas à la maison). L’interaction entre le temps des machines et temps des humains peut être une source immense de perplexité… ou de connaissance ?
Avec : Vincent Bontems, Olivier Parent, Philippe-Aubert Côté
Modération : Marion Cuny

Samedi 4 novembre : 19h00 || Scène Hetzel
L’éternité numérique
L’éternité numérique des données est un leurre, nous ne l’ignorons pas. Les supports deviennent obsolètes et aucune machine ne peut plus les lire, quand les fichiers ne se dégradent pas avec le temps. Parallèlement, la masse de données est elle-même un problème. Quels choix exercer parmi les milliards d’entre elles pour leur faire traverser le temps ? Que faire d’ailleurs pour les effacer ?
Avec : Jacques Priol, Perig Pitrou, Olivier Parent, Florence Hinckel
Modération : Magali Couzigou

Dimanche 5 novembre : 10h00 || Agora Hal
Le temps encapsulé Problème
Si nous enfouissons des déchets toxiques à tel endroit, comment être sûrs que personne ne tombera dessus par hasard un ou plusieurs siècles plus tard ? Musées, fossiles et capsules temporelles sont des instantanés du temps qui traversent les ères pour nous rejoindre de façon délibérée ou hasardeuse. Comment envoyer un message dans le futur ?
Avec : Jean-Sébas en Steyer, Dominique Douay, Olivier Parent, Claude Ecken
Modération : Simon Bréan

Dimanche 5 novembre : 12h00 || Scène Hetzel
L’économie, une façon de prédire l’avenir ?
Des analystes se sont penchés sur les mots-clés utilisés par les journalistes économiques dans plus d’une centaine d’articles différents sur plusieurs décennies, déterminant ainsi les tendances réelles de l’économie mondiale. Les économistes sont-ils les augures d’aujourd’hui ? Peuvent-ils lire l’avenir de la planète entre macro et micro-économie ?
Avec : Gérard Klein, Olivier Parent, Olivier Bérenval, Nadia Coste
Modération : Claude Ecken

Le programme des Utopiales 2017 : https://www.utopiales.org/festival-les-utopiales/

PUBLICATION : CHRISTIAN GATARD DANS INFLUENCIA

Le côté obscur de l’entertainment
« Il suffirait d’une seule fois dans ma vie d’être prudent, patient et… c’est tout ! Il suffirait, une seule fois, d’avoir du caractère et, en une heure, je peux changer toute ma destinée… » (*) L’alexis de Dostoïevski n’eut pas cette force face à la roulette, et l’obsession ludique l’aspira sur les rives de la folie, comme nos obscurs divertissements happent hors de la réalité.
Le divertissement a son dark side. Notre époque est postmoderne, post-vérité, post tout. Pourquoi pas post-éthique ? Nous recherchons légitimement, voire innocemment, à nous divertir… or, ce divertissement révèle son côté obscur, et cela n’est pas une exclusivité de notre époque, bien qu’on en fasse un maximum dans le glauque et le sordide. Ce qui est en cause : la norme, la doxa, les paradoxes, la créativité et l’(in)humanité.
Une courbe s’accentue : la recherche de sensations de plus en plus fortes, la quête de jouissance, de plaisir du corps, de vertige de l’esprit. Roger Caillois avait proposé le concept d’ylinx (**) (du grec, « tourbillon d’eau »), les jeux de vertige. Dans un monde au bord de l’abîme, la fascination du manège, du tournis, de la voltige… incarne la soif de se sentir exister. Une sorte d’urgence avant l’apocalypse ? Une ivresse qui atténue les peurs ?

LES ENTRETIENS DE FUTURHEBDO #01 : JACQUES ARNOULD, EXPERT ETHIQUE DU CNES

Toujours dans le renouvellement de l’exploration du présent, à la lumière d’avenirs multiples, FuturHebdo propose une série d’interviews de personnalités qui, chacune dans leur domaine, sont à la jonction de la société du savoir, de la recherche, et du grand public. Chacune de ses personnalités nous propose sa vision de la place des sciences dans nos sociétés modernes, de la vulgarisation, de la prospective, cette interrogation du présent par le futur…
Tous les interviews seront construits selon la même structure afin de permettre une lecture comparée de ces interviews, entre eux, d’en faire une lecture synoptique.

Aujourd’hui : Jacques Arnould, Expert éthique au CNES

Olivier Parent (FuturHebdo) : Bonjour, pouvez-vous nous dire en quelques mots quelles sont vos activités dans le domaine des sciences, de la recherche ?

Jacques Arnould (CNES) : Nous sommes au centre national d’études spatial, du moins au siège du CNES à Paris, aux halles. Donc comme son nom l’indique, c’est l’agence spatiale française, qui est chargée à la fois d’élaborer des programmes spatiaux français, de les proposer au gouvernement, et puis, ensuite, de les mettre en œuvre avec nos différents partenaires, qu’ils soient scientifiques, industriels, voir économiques… Tout ca dans un cadre dont nous sommes aussi le garant ; un cadre juridique particulier, qui est d’autant plus important que, justement, lorsqu’apparaissent de nouvelles activités spatiales, il s’agit de voir comment elles s’intègrent dans ce cadre dont nous sommes aussi responsables, à l’égard du gouvernement et de la société française.

Au sein de cette structure, j’ai la chance d’occuper à un poste plutôt original : depuis une quinzaines d’années, la direction du CNES a créé un poste de chargé de mission sur les questions éthiques. 
Il y a 15 ans, l’éthique en France, on connaissait déjà puisque, auparavant, avait été créé un comité national d’éthique. Mais celui-ci était dédié, et l’est toujours, aux sciences de la vie, donc à ce qui nous concerne tous, le plus directement possible : la biologie et la médecine…
L’éthique commençait aussi être à connue au sein d’applications professionnelles : le journalisme, l’économie, l’ingénieur, les techniques de l’ingénieur… Le spatial, je ne dis pas qu’il échappait à l’éthique, mais n’était pas le premier sujet auquel on pensait. Sauf pour les gens du spatial qui se sont dit, au début des années 2000 : “Mais, pourquoi l’éthique ne nous concernerait-elle pas nous aussi ?” Mais dans quels termes ? Et toute ma mission, depuis 15 ans, a été, est toujours de se dire, c’est quoi au fond l’éthique ?

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